18 avril 2013

'Cours de roses' chez Daniel Schmitz (2) : la plantation

Suite des conseils de Daniel concernant la plantation des rosiers. Avec illustrations à l'appui car je devais justement changer de place 'Madame Christiane Maquet', une création de Daniel que j'adore, plantée l'année dernière près du Catalpa et mal mise en valeur...




Pour la plantation, Daniel recommande de creuser un trou de 60cm de profondeur et de côté "pour être sûr que vous en fassiez un de 40cm au moins !"


Allons-y ! 




Il faut tout de même que je vous dise que mon jardin se situe sur une veine de schiste qui affleure quasi à certains endroits ! Et donc, pour creuser un trou de 60cm (et même 40cm!) de profondeur, il faut y aller à la pioche et à la barre à mine ! Heureusement pour moi, le massif où je veux déménager mon rosier, je l'ai décaissé il y a trois ou quatre ans... au marteau piqueur, vidé de toute sa caillasse et rempli de belle et bonne terre ! (Oui, moi toute seule avec mes petits bras). Ouf !






Daniel recommande d'enterrer le point de greffe de 20cm "pour que vous l'enterriez d'au moins 10cm !" Et cela pour plusieurs raisons.



Tout d'abord, c'est une protection hivernale idéale. Ainsi enterré, le rosier ne craint pas le soleil. Le soleil ? Et bien oui, car ce n'est pas le gel qui provoque les dégâts, mais l'alternance de gel puis de dégel qui fait éclater les cellules du bois. Il faut donc que le rosier reste gelé...(J'en ai appris des choses !)
Plus besoin de butter les rosiers ! Vous voyez jusqu'où le mien était enterré ?










Deuxième raison : enterrer le point de greffe permet au rosier de s'affranchir et de former de nouvelles radicelles sur les portions de branches enterrées. Il est donc bien plus costaud. "Deux bouches pour se nourrir !".
Regardez celui que je viens de déplanter : quelles belles nouvelles radicelles !

Troisième raison : le rosier est ainsi mieux protégé contre les mulots et autres campagnols qui adoooooorent ses belles racines charnues. Qu'ils grignotent donc ! Mon rosier, franc de pied, pourra survivre grâce à toutes les radicelles qu'il aura émises.





Installer le rosier dans le fond du trou bien décompacté. Je me sers du manche d'un outil pour vérifier la bonne profondeur















Combler le trou avec un mélange de terre et de fumure organique : compost maison, ou Secret Vert, agréé bio et bien mûr, ou Or Brun mais le laisser vieillir car il sent souvent l'ammoniac, ou Humisol bio aussi, ... A mi-hauteur, j'arrose généreusement pour tasser la terre. Cette opération à l'avantage de remplacer le pralinage des racines avant la plantation.




Il arrive un moment où je me dis que toute la terre prélévée ne retournera pas d'où elle vient ! Mais si, tout y passe!

Terminer par un arrosage encore bien généreux, 12-13 litres au total. Je ne tasse jamais la terre avec le pied. Trop compacter, ce n'est pas l'idéal. Les racines ont besoin d'oxygène pour émettre de jeunes radicelles. L'oxygène est nécessaire à la vie microbienne du sol. 

C'est vrai qu'on peut être déçu : des belles grandes branches de notre bien beau rosier n'émerge plus qu'une petite vingtaine de cm... Il a l'air bien riquiqui comme ça... Mais je vous assure que le jeu en vaut la chandelle. Je ne procède plus que comme ça. Regardez les jeunes pousses qui émergent ce printemps de ces rosiers plantés l'année dernière...




Nigrette - Sourire d'Orchidée - Poésie - Princesse Violette

Derniers conseils de Daniel concernant la plantation d'un rosier grimpant ou liane au pied d'un arbre :

S'armer de courage pour dégager entre deux grosses racines, le plus près possible du tronc, un trou suffisamment large et profond. Y aller avec la fourchette si c'est nécessaire (non! je rigole ! Quoique ...)

Remplacer complètement la terre et bien l'enrichir.

Faire descendre, le long du tronc et jusqu'au fond du trou un tuyau de drainage qu'on laisse dépasser d'une vingtaine de cm. La première année, arroser chaque semaine par ce tuyau avec 10 litres d'eau.

Voilà !
La prochaine fois, on passe à l'entretien des rosiers.


Merci à tous et à toutes pour vos gentils messages et commentaires ...
Je vous souhaite une belle journée !

33 commentaires:

  1. On se croirait chez moi avec ces pousses rikikis qui sortent de terre ... Encore un super article Marie, merci !!! Bisous ;-)

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  2. Félicitation Marie pour cet excellent reportage bien utile. La technique du point de greffe enterré est celle que pratique une pépinière de rosiers près du Centre Bretagne qui s'appelle la Peignie, je l'ai mise en lien sur mon blog. Je pense leur prendre quelques rosiers à l'automne pour voir ce qu'ils donnent. Quant à celle de la plantation de liane au pied d'un arbre, elle m'effraie ! Moi on m'avait dit de planter à un mètre de l'arbre car plus près la terre serait trop pauvre !Ton rosier Mme Christiane Maquet est plus que ravissant. Bonne journée à toi.

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    1. D'un point de vue esthétique, je trouve que le mieux est de rapprocher au maximum le rosier du tronc. C'est vrai que la terre est très pauvre là, c'est pourquoi Daniel conseille de la changer complètement

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  3. Article super bien détaillé!
    J'enterre déjà mon point de greffe mais je comprend à quel point c'est utile!
    Moi, c'était pour le gel mais c'est necessaire pour plein d'autres raisons!
    Je comprend que dans certains terrains ce soit pas facile de decaisser de la sorte...
    Bravo Marie pour tes ces explications!
    Bonne journée
    sophie

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  4. Une bien belle série d'articles ! Tu es une élève très attentive et tu arrives très bien à restituer les enseignements du maître. Tu devrais faire prof plus tard...mdr

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  5. merci encore une fois Marie pour tes précieux conseils. je vais procéder ainsi désormais. ...

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  6. super article, bien complet, merci pour ce cours magistral
    j'attends la suite
    bises, zoraly

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  7. Merci Marie pour ce nouvel article très intéressant , Daniel semble avoir beaucoup d'humour !
    Il va falloir que j'imprime tes articles :)
    Bisous

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  8. Oh j'ai encore appris plein de truc et pour mes prochains lianes, j'en tiendrai compte et j'enterre le point de greffe.
    Merci.

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  9. Une chose est sûre, je vais inclure tes articles dans les indispensables de mon "dossier" jardin ! Bises

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    1. Les conseils de Daniel sont des consels en or ! Bisous Louli!

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  10. Bon ben...je suis loin de me donner toute cette peine quand je plante mes rosiers (et le reste d'ailleurs)...et je comprends mieux maintenant pourquoi certains végètent!!!
    Ca devait être super ces cours!
    *belle journée*

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    1. Ils ont besoin d'une terre riche pour donner le meilleur d'eux-mêmes !

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  11. Super intéressant ! article clair, photos à l'appui ! J'ai appris plein de choses et j'attends l'article "entretien des rosiers" avec impatience ! enterrer le point de greffe ; je me disais en te lisant que j'avais déjà vu ça quelque part... et comme le dit Maryline plus haut, effectivement c'est chez Chris de la Pepinière de la Peignie. sur son site il y a deux petite vidéos (extrait de silence ça pousse) et c'est là qu'elle en parle. Moi aussi je pense faire un tour dans le Morbihan afin de voir ses beaux rosiers !
    bonne journée,
    Nathalie

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    1. Merci pour ton enthousiasme, Nathalie ! Je suis heureuse de te compter parmi les lecteurs de mon blog !

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  12. Pour la fosse de plantation : ok, je faisais déjà. Par contre, enterrer le point de greffe si profondément, je n'aurais jamais osé...mais apparemment ça marche. Et dire, que dans tous les bouquins "jardin" ont préconise de placer le point de greffe au niveau du sol ! Trop tard pour les rosiers en place depuis longtemps (je ne vais pas tout déterrer pour replanter plus profond...par contre, je peux peut-être ramener de la terre dans les massifs pour les surélever). quant à ceux plantés l'automne dernier, j'avais placé le point de greffe sous le niveau du sol (mais tout de même pas si profond), et ils partent avec vigueur !
    Merci pour ces bons conseils !
    Charlotte

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    1. Oui, tu peux franchement ramener de la terre autour du rosier, particulièrement en automne. Je vais en parler dans la troisième partie ! Je t'assure que les rosiers sont bien plus costauds ainsi. Ça fait longtemps que je plante de cette façon.

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  13. Zut, le prof n'étais pas encore passé lorsque j'ai planté mes rosiers... Je vais donc moi aussi ramener encore plus de terre autour des points de greffe et je prend note des conseils pour les prochains rosiers. Merci à toi pour ces articles!

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    1. J'arrive un peu tard pour toi... Mais tu devrais en effet butter les rosiers. Ça les renforcerait.

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  14. Ca va, c'est bon, je ne m'y prend pas trop mal même si je n'enterre le point de greffe que de 10 à 15 cm. J'écrivais justement hier à Sophie que je ne praline jamais mais comme toi, j'arrose abondamment à la moitié du rebouchage. Si ça fait office de pralinage, tant mieux! mdr

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    1. Bravo jeune dame ! Vous aurez 10/10 ! Groos bisous !

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  15. que je suis contente de cet article: jai planté mes rosiers parfois le point de greffe au niveau du sol, parfois il est enterré...et cela fait plusieurs jours que je fais le tour de ces derniers: inquiete! j avais peur qu ils ne me fassent pas de pousses. tu m as bien rassureé! merci

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    1. Ceux que tu n'as pas enterrés, tu peu toujours les butter avant l'hiver.

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  16. On croit que l'on sait planter les rosiers... et on apprend toujours quelque chose! Je procède de la même manière, mais je pense que lorsque je plante mes rosiers avant la fin de l'année, je les perds, car je ne les arrose pas assez : le gel m'en empêche! Désormais, je ne planterai plus qu'à fin mars, en surveillant le calendrier. Merci!

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    1. Moi je plante tout au printemps car si je plante en automne, ça n'a pas le temps de bien s'enraciner avant le froid et donc il y a beaucoup de pertes, chez les rosiers et les vivaces aussi. Ça doit être un peu le m^me climat chez toi..

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  17. J'ai lu le deuxième mais pour tout digérer, il faudra que je revienne !!!
    En France , on nous dit toujours de ne pas enterrer le point de greffe (seul Daniel conseille cela) car cela entraîne la pousse de rejets d'églantines...
    J'y perds mon latin ...
    Merci pour ton travail de transcription des conseils de Daniel S
    Bises
    MC

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    1. Franchement, c'est très rare quand un gourmand apparait. Et si c'est le cas, ce n'est pas si compliqué de l'ôter si on s'y prend tôt. Vraiment, le résultat est impressionnant. Les rosiers font des tas de nouvelles pousses chaque année. Et puis ici, plus besoin de butter pour protéger en hiver. Personnellement, ça fait 15 ans que je plante ainsi et je ne pourrais plus pratiquer autrement.

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  18. Merci Marie pour ce cours si clairement expliqué , j'ai fait le tour des rosiers et ajouté quelques cm de terre à ceux qui affleurent le sol , mais impossible ici de faire une telle fosse à cause des racines des arbres ....dommage . Merci du partage .

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    1. On est bien obligé de composer avec le sol qu'on a Bernadette ! Mais quand on les plante avec amour, je suis sûre que c'est bien !

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